Ils font partie intégrante du paysage de ces JO de Paris 2024. Depuis le début des épreuves, les volontaires sont partout, reconnaissables à leur tenue verte. Au four et au moulin pour prendre soin des athlètes comme des spectateurs, ils assurent par là même l’excellente tenue des compétitions.
Un rêve pour eux qui vivent l’olympisme au plus près. Mais un rêve inachevé pour certains qui se sont vus signifier la fin anticipée de leur mission.
«Nos plannings en ligne ont totalement disparu»
«On nous a annoncé lundi, par le biais de la messagerie interne aux volontaires qu’en raison d’une baisse d’activité, nos missions allaient être réajustées, voire réduites», explique Quentin à 20 Minutes. Volontaire sur le Beach-Volley, il œuvrait sur le site Eiffel depuis le début des Jeux.
— Tony Estanguet - OLY (@TonyEstanguet) August 6, 2024Quelles équipes 😍
Que ce soient les volontaires ou les équipes #Paris2024 déployées sur les sites, vous faites tous un travail extraordinaire.
Merci, on continue jusqu'au bout des Jeux ! pic.twitter.com/oSgmbX5aoX
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Un message surprenant qui n’était que le prélude du pire: «Le soir même, nos plannings en ligne ont totalement disparu!», explique le volontaire qui était en charge des équipements techniques (filets, poteaux, ballons,etc.) sur le sable du Champs-de-Mars.
En colère, il apprend que d’autres collègues sont dans le même cas. Et le «beach» n’est pas le seul concerné puisqu’un de ses amis, en mission sur le volley-ball en salle, disputé à l’Arena Paris Sud de la Porte de Versailles se retrouve dans la même situation. Des témoignages similaires affluent des compétitions de football.
Le Cojo justifie ces évictions par «une baisse d’activité»
Interrogé par 20 Minutes, le Comité d’organisation de Paris 2024 (Cojo) justifie cette décision: «Nous adaptons constamment nos opérations pendant les Jeux en fonction des besoins réels. Par conséquent, certains volontaires se sont vus déployés sur de nouvelles missions ou de nouveaux sites. D’autres volontaires se sont vus proposer de terminer leur mission plus tôt.»
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Une explication qui ne satisfait pas Quentin: «Une baisse d’activité était prévisible! Le calendrier et la formule sportive étaient connus depuis longtemps. C’est logique qu’il y ait moins de matchs sur la fin de compétition, et moins d’entraînement puisque les équipes sont éliminées au fur et à mesure. Pourquoi nous avoir mobilisé dans ce cas pour finalement nous refouler?»
Des frais personnels engagés
Une colère d’autant plus forte que les volontaires ont pris leurs dispositions. Bénévoles, ces derniers ont dû se rendre à Paris et se loger à leurs frais: «Je me retrouve avec mon Airbnb et mon billet de retour que je ne peux pas annuler. J’en ai pour plusieurs centaines d’euros et je me retrouve là à Paris sans assister aux épreuves alors que j’ai dû prendre des jours de congé et m’arranger avec mon collaborateur pour assurer le travail pendant mon absence.»
Moindre mal pour lui, Quentin gère une agence de voyages en ligne, ce qui lui permet de travailler à distance cette semaine. Mais il aurait pu dans le même temps «travailler à la maison ou honorer des rendez-vous». Les responsables des volontaires lui ont bien proposé de vivre les Jeux depuis «la salle des volontaires», une proposition repoussée illico: «C’est une blague, on nous offre de regarder les épreuves sur une télévision depuis une salle qui n’est même pas à 100 mètres du terrain…»
Derniers espoirs d’assister à des épreuves
Camille*, originaire de Périgueux est dans le même cas: «Je ne préfère pas que mon sport et mon site soient révélés. J’ai encore espoir d’être rappelée ce week-end pour une épreuve.» Depuis mardi, elle n’a plus de mission et n’a pas été mobilisée. Si elle est très déçue, elle a tout de même réussi à se faufiler sur le site à deux reprises cette semaine pour assister aux compétitions. «On nous a dit qu’il valait mieux éviter, même si on a une accréditation, pour ne pas interférer dans l’organisation sur place. Mais je ne pouvais pas m’y résoudre.»
«J’ai quand même dépensé pas mal d’argent et de congés pour être ici. C’est quand même dommage que dans des jeux qui soient si bien organisés, en grande partie grâce à au bon travail des volontaires, on nous traite comme ça», explique-t-elle tout en gardant l’espoir d’être sur le terrain encore une fois, et peut-être de réussir à assister à la cérémonie de clôture depuis un endroit «sympa». «Franchement, c’était une expérience incroyable, je n’ai pas envie de finir les jeux sur une fausse note.»